Les Maires de Donzère de 1800 à 1942

1 – Jacques, Antoine, Philibert QUINTIN DE BEINE maire de Donzère du 19 avril 1800 à avril 1815.

Né à Donzère le 20 juin 1744, Jacques, Antoine, Philibert QUINTIN DE BEINE est le fils de Philibert QUINTIN, Capitaine-châtelain avant 1789 et de Suzanne de REDON. Il épouse en (1773 ?), Marie, Julie, Michèle de SAINT QUENTIN, dame de BEIN. Dès lors, il se dit seigneur de BEINE, puis se fait appeler QUINTIN DE BEINE ou seigneur de BEINE et de MONCHENY ou même QUINTIN de SAINT QUENTIN de BEINE. Ils auront dix enfants dont trois au moins mourront en bas âge.

En 1773, il est dit “ancien gendarme de la garde ordinaire du Roy” et plus tard, “lieutenant pour le Roy des ville et fort de Villeneuve-les-Avignon, pensionné du Roy”, “chevalier Saint-Louis”. En 1791, il devient un riche propriétaire foncier. La superficie de ses terres est de 403 sétérées (plus de 100 ha) dont 375 (93.50 ha) de terres cultivables, y compris les granges de Chevrière, du Coudoulet, de la Laurence et de Vauroussette (la Roussette). Ces biens sont exploités à mi-fruits, sauf quelques vignes qu’il fait travailler “à ses frais”. Dans le village, il possède également 4 maisons et 2 écuries. Plus tard, il fait construire la maison n°31 des Barris (entre 1810 et 1817). A ce moment-là, il dispose également du n°1 de la place de l’Eglise, des numéros 60 et 58 de la Grand’Rue et achète le “jardin de clastre” (au sud de l’église).

Nommé Maire par arrêté préfectoral le 28 germinal an VIII (19 avril 1800), après avoir été Président de l’Administration communale du canton, il demeura à son poste jusqu’en avril 1815 (Consulat et 1er Empire). Remplacé durant la 1ère Restauration (avril 1815), il revint d’août à octobre 1815, avant de disparaitre de la scène politique à la 2e Restauration.

Durant son mandat (qui dura près de 15 ans), Jacques, Antoine, Philibert QUINTIN DE BEINE réalisa :
– l’organisation de la Garde Nationale (prairial an VIII)
– certaines réparations liées à l’église : changement de 2000 tuiles et autres travaux liés aux dégâts causés par les orages qui eurent lieu en fructidor an IX et les inondations de brumaire an X,
– entretien des fontaines et chemins vicinaux,
– constats de naufrages de penelles sur le Rhône,
– démarches pour obtenir le rattachement à Donzère des îles et îlots dépendant de Saint-Montant (1809),
– démolition de la porte neuve (1811),
prise en charge des démêles avec Pierrelatte au sujet des bois de Javelin (1808-1811),
– prestation de serments,
– célébrations de fêtes (anniversaire d’Austerlitz, naissance du Roi de Rome, …).

Il meurt le 4 décembre 1827 à 83 ans.

2 – Louis, Antoine, Michel, dit l’Ayné MEYNOT maire de Donzère en 1815 et de septembre 1830 à juillet 1837

Né à Donzère le 29 septembre 1770, Louis, Antoine, Michel, dit l’Ayné MEYNOT est le fils de Louis Antoine MEYNOT “maitre es arts et chirurgie” (puis négociant) et de Jeanne ALLEGRE. Il épouse (en ???) Emerance MASSOT qui mourra en 1808, à l’âge de 32 ans. Ils eurent 3 fils dont 2 seulement parviendront à l’âge adulte.

“Propriétaire rentier” ou “négociant”, il posséde en 1817 le Creux-du-Merle avec ses terres, ses prés et ses bois.

Nommé Maire en mai 1815, son premier mandat sera éphémère (3 mois). Il revient à la tête de la commune pour un second mandat durant la Monarchie de Juillet :
– nomination par le Préfet le 20 septembre 1830,
– transmission de la nomination par le Sous-Préfet de Montélimar le 26 septembre 1830,
– prise effective de poste le 27 septembre 1830.

Durant les mandats successifs de Louis MEYNOT, la commune de Donzère est certainement en phase de récession :
– des “soupes économiques” sont créées en février 1831, puis en janvier 1832,
– “un pavé sur la mère fontaine” est construit pour palier les problématiques en lien avec les eaux des fontaines,
– des fouilles à Font Achard sont entreprises.

D’autres projets sont également à l’étude durant cette période : démolition du rempart sud, construction du pont de Robinet.

Il meurt le 11 juillet 1848 à 77 ans.

3 – Antoine, dit l’Ayné PRADELLE maire de Donzère du 5 octobre 1815 à septembre 1821

Né à Donzère le 9 octobre 1764, Antoine PRADELLE est l’aîné des enfants de Jean-Pierre PRADELLE (notable, plusieurs fois consul sous l’Ancien Régime et en charge durant la Révolution française de passer des marchés pour le ravitaillement en grains et en légumes de la Commune) et d’Elisabeth GRANIER. Il épouse en première noce Rosalie DELAYE avec qui il aura 8 enfants. Devenu veuf, il se marie en deuxième noce avec Joséphine BOYER de RUEL (de Pierrelatte) avec qui il aura une fille.

Durant la période 1809-1810, Antoine PRADELLE est “maitre de la poste aux chevaux”, charge importante sur la route royale. Il est également propriétaire de l’auberge attenante au relais de la poste (au n°2 de la Haute-Bourgade), de la maison n°2 à la Basse-Bourgade, de la maison Crouzet (qui est une auberge) jusqu’au n°27 (non compris) et du n°3 du passage Loÿs Prat.
A la campagne, il possède deux fermes et des terres : le Chapitre (dont les bâtiments ont disparu lors des travaux du Rhône) et la Monédière. Dans ce quartier, proche de la Berre, il fait construire en 1822 un “moulin à farine et gruaire”.

Nommé Maire par lettre du Sous-Préfet de Montélimar en date du 5 octobre 1815, à l’âge de 51 ans, il le demeurera jusqu’en septembre 1821 ; jusqu’à l’arrivée des Ultras au pouvoir.
Sa nomination, au retour des Bourbons, semble indiquer une attitude politique nettement royaliste. Un rapport en date de 1816 et relatif au comportement des gendarmes de Donzère au moment du retour de l’île d’Elbe, le confirme et montre le zèle déployé par Antoine PRADELLE contre “les ennemis du Roy” qui veulent ” la destruction de l’auguste maison qui nous gouverne” (sources : A.D.D. 10 R 7 A).

Il meurt à Donzère le 5 février 1855 à l’âge de 91 ans.

4 – Aimé, Louis, Claude, Philibert maire de Donzère de septembre 1821 à septembre 1830.

Né à Lyon probablement en 1786, il est le fils de Philibert SARCEY de SUTIERES, négociant et de Gabrielle, Catherine, Julie BOUVIER, nièce de Louis,Timoléon BOUVIER, maire de Donzère en 1791, et, à ce titre, héritière de plusieurs biens sur Donzère à la mort de ce dernier en 1806 (cf. “Recherches Donzéroises de 1990).

Venu habiter à Donzère en (???), il épouse le 30 janvier 1809, Anne, Christine, Victoire, Mélanie PRADELLE (fille de Xavier PRADELLE, demi-frère d’Antoine PRADELLE l’Ayné, maire de Donzère de 1815 à 1821). Ils auront 12 enfants, dont 7 mourront en bas âge.

Il possède en 1810 (héritage de son grand oncle BOUVIER), au faubourg, une grande maison (ancienne gendarmerie où était installée l’ancienne fabrique d’indiennes) et à la campagne, la grange de Robinet qui était en même temps une auberge pour les mariniers, ainsi que des terres. Il détient également, en indivision avec son beau-père Xavier PRADELLE, la maison située au n°7 à la Basse Bourgade et plusieurs parcelles de terre.

Nommé Maire en septembre 1821 (à l’âge de 65 ans ?), puis par le Préfet de la Drôme le 16 janvier 1826, il reste à son poste jusqu’en septembre 1830. Après la Révolution de 1830, il est “réintégré comme simple membre par arrêté préfectoral du 27 septembre 1844, réélu en la même qualité le 13 février 1850”.

Si nous nous référons au dossier d’archives 13 M 114 conservé aux Archives départementales de la Drôme, Aimé SARCEY de SUTIERES ne parait pas avoir joui de l’appui de la majorité de la population durant son mandat. En effet, un incident lors de la fête votive du 22 août 1824 semble le confirmer : pour traverser le bal, le Maire se fait accompagner par 4 gendarmes de Donzère (2 de la brigade des Joannins et 2 de la brigade de Pierrelatte), du mandeur et du tambour (employés municipaux). Malgré ce déploiement de forces, il est pris à partie par QUINTIN de BEINE fils et Xavier MEYNOT, “dit le canonnier”. Il juge alors “plus sage et plus prudent de se retirer avec les gendarmes”. Quelles sont les motivations de cette querelle ? Rancunes personnelles ou différents politiques ?

Il meurt le 3 janvier 1867 à l’âge de 80 ans.

5 – François, Charles, Gédéon QUINTIN de BEINE maire de Donzère du 10 juillet 1837 au 31 août 1843

Né le 3 août 1780, François, Charles, Gédéon QUINTIN de BEINE est le fils de Jacques, Antoine, Philibert QUINTIN de BEINE (Maire durant le Consulat et l’Empire) et de Marie, Michèle, Julie de SAINT-QUENTIN. Il épouse le 8 janvier 1817 Jeanne, Françoise, Augustine, Rose GOUDAIL de JAVELIN avec qui il aura 4 enfants.

A son mariage, il est dit “capitaine de cavalerie” et ne possède aucun bien foncier à son nom. En tant que Maire, il est en possession de la maison n°60 située dans la Grand’Rue (ancienne pharmacie), à Penchenier de terres, vignes et bois autour des ruines de la Françoise, aux Iboriges de terres et vignes, au petit Boignet de terres et vignes ainsi que plusieurs parcelles situées sur les îles. Il est alors considéré comme le dixième propriétaire foncier de Donzère (en y comprenant deux Pierrelattins).

Nommé Maire le 10 juillet 1837 par le Préfet de la Drôme, il occupe ce poste jusqu’en août 1839, date à laquelle il donne sa démission. Son successeur Antoine, Fortuné, Xavier PRADELLE, ayant lui-même démissionné en septembre 1842, Il reste finalement Maire jusqu’au 31 août 1843.

Au cours de ces deux brefs mandats, peu de faits importants sont à signaler :
– on envoie au ministre compétent une pétition contre un projet de déviation de la Route Royale n°7 vers le bord du Rhône (1837),
– on rend à sa destination première de presbytère la maison n°56 de la Grand’Rue, utilisée jusque-là comme maison commune,
– on entretient les fontaines et Font Achard,
– on plaide à cause d’empiètements sur les bois communaux ou à cause de filet d’eau indûment déviés.

Il meurt à Donzère le 16 mars 1871 à plus de 90 ans.

6 – Antoine, Xavier, Fortuné PRADELLE Maire de Donzère du 17 août 1839 au 17 juillet 1842.

Né le 16 messidor an VIII (6 juillet 1800), il est le fils d’Antoine PRADELLE et Rosalie DELAYE. Il épouse Jeanne, Françoise, Christine, Adélaïde BOUVIER de CACHARD avec qui il aura deux enfants.

Il succède à son père comme maître de la poste aux chevaux.
En 1839, il est considéré comme un important propriétaire foncier : cinquième sur Donzère. A la Haute Bourgade, il dispose du n°2 (maison et dépendances) et à la Basse Bourgade des maisons n°13 à n°25. Il possède également aux Lignés la ferme de la Falette, ses terres, prés, vignes et jardin, et au Peyraud, des terres et pâtures.

Durant son mandat de Maire qui ne dura que trois ans, plusieurs projets sont à l’étude :
– Construction d’une digue au Bayard,
– Construction d’un pont suspendu sur le Rhône (1841),
– Classement de la route de Tauignan (actuelle départementale 541 ; 1842),
– Achat d’une pompe à incendie (1842).

Il meurt le 17 octobre 1847 à l’âge de 47 ans.

7 – Victor, Léon, Joseph de FONTAINE de LOGERES Maire de septembre 1843 à avril 1848

Victor, Léon, Joseph de FONTAINE de LOGERES est né à Jouannas en Ardèche [en 1776]. Il est le fils de Jean, François de FONTAINE de LOGERES, propriétaire à Largentière, et de Marie, Charlotte de la BASTITE.

Il épouse à Donzère le 18 nivose an XIII (9 janvier 1805), Anne, Joséphine, Félicité GOUDAIL de JAVELIN, fille d’un des plus importants propriétaires de Donzère. Ce dernier possède notamment le château, plusieurs granges dont Javelin, des maisons dans le village et de nombreuses terres.

Lors de ces deux mandats consécutifs de Maire, Victor de FONTAINE de LOGERES n’est pas un très grand propriétaire. Il possède néanmoins au village, l’immeuble de l’ancienne Ecole Libre avec ses dépendances (héritage des GOUDAIL de JAVELIN), et aux Iles, la ferme de Bobillon et quelques parcelles aux Sueurs.

Il devient Maire en septembre 1843 (arrêté de nomination préfectoral en date du 10 septembre 1843) suite à la démission de François, Charles, Gédéon QUINTIN de BEINE. Il est à nouveau nommé Maire le 17 novembre 1846 et le demeurera jusqu’au lendemain de la Révolution de 1848.

Au cours de son mandat, des travaux sont entrepris tels que la réparation des digues, en particulier à l’épi de Robinet ; d’autres quant à eux sont en projet :
– Fermeture du Bayard,
– Démolition de la tour de l’horloge, de la porte de la Font (qui ne se fera pas).
Des démarches sont également entreprises pour obtenir la réunion des îles Saint-Ferréol, Bobillon, Dumolard et Margerie à Donzère (1845). En effet, depuis la crue du Rhône de 1840, le Rhône passe essentiellement à l’ouest de ces îles.

Il décède le 4 avril 1848 à l’âge de 72 ans.

8 – André, Placide, Alphonse PEILLARD Maire du 5 juin 1848 au 27 septembre 1849

André, Placide, Alphonse PEILLARD est né à Donzère le 12 novembre 1814. Il est le fils de Victor, Placide PEILLARD, propriétaire, entre autre, de 2 moulins à la Riailhe, et de Eulalie, Catherine de SOUFIZE. Il épouse Marie, Marguerite MINIGGIO en [ ???].

« Docteur médecin », André PEILLARD ne se contente pas de soigner ses malades. Il essaye également d’expliquer la cause de la progression des “fièvres intermittentes” (paludisme ?) et demande en mai 1843 “d’ouvrir aux eaux stagnantes libre cours”. Esprit ouvert, il écrit un mémoire sur l’emploi du sable contre le phylloxéra (mémoire qui sera lu lors du Conseil municipal du 22 février 1874).

André PEILLARD n’est pas considéré comme un important propriétaire. Ses biens ne sont d’ailleurs pas très importants, étant indivis avec ses trois frères et sœurs.

Au lendemain de la révolution de février 1848, les Commissaires du Gouvernement provisoire nomment André PEILLARD Maire de la commune de Donzère, il n’a alors que 34 ans. Cette nomination est confirmée par l’arrêté préfectoral du 5 juin 1848.

La IIe République amenant le choix des maires par élection, celle-ci a lieu le 26 août 1848. André PEILLARD arrivé troisième à l’élection des Conseillers municipaux, est élu Maire par 12 voix sur 13 suffrages exprimés. Néanmoins, dès le 17 décembre 1848, il donne sa démission, acceptée par le Préfet le 26 décembre de la même année. Il démissionne du Conseil municipal le 27 septembre 1849. Son mandat n’aura durée que 4 mois.

Durant son cours passage à la tête de la municipalité, plusieurs projets sont en cours de réalisation :
– Reconstruction de la tour de l’horloge (le mécanisme est acheté en octobre 1848),
– Fermeture du Bayard,
– Installation d’une fontaine au bas faubourg,
– Construction d’un bâtiment pour la Mairie et l’École des garçons.

Il décède en 1886 à l’âge de 72 ans.

9 – Joseph, Antoine IGONET Maire du 7 janvier 1849 jusqu’en septembre 1852

Né le 15 février 1813, il est le fils de Jean, Joseph IGONET, aubergiste, et Jeanne FERROTIN. Il épouse le 11 février 1840, Marie, Delphine JULLIEN avec qui il aura 11 enfants (4 mourront en bas âge). Son fils Marius, Antoine, entrepreneur de travaux publics, exploitera la gravière lors de la construction de la voie ferrée.

Il est dit « propriétaire », puis en 1854 « marchand de blé ». Néanmoins, aucun élément dans les dossiers d’archives consultés ne permet à ce jour de connaitre l’importance de son négoce. Classé 19e propriétaire de Donzère, ses biens fonciers portent sur deux maisons situées à la Haute Bourgade (n°4 et n°1), des vignes aux Bouchillons et au Molard et quelques terres dont les plus importantes sont localisées au Mouton, à la Condamine et aux Iles.

Il est élu le 7 janvier 1849 par 11 voix sur 12 exprimées, suite à la démission du Docteur PEILLARD. Il demeure Maire jusqu’aux prémices du Second Empire (septembre 1852). Peu d’informations sont signalées dans les registres des délibérations de la Commune lors de ces trois années de mandats. Des travaux sont entrepris sur la digue du Bayard en 1849 et le projet de construction d’un bâtiment Mairie-Ecole suit son cours.

Il décède à Donzère le 8 juin 1863 à l’âge de 50 ans.

10 – Louis, Joseph, Antoine MEYNOT Maire de septembre 1852 à 1865

Louis, Joseph, Antoine MEYNOT est né à Donzère le 21 prairial an XII (11 juin 1804). Il est le fils de Louis, Antoine, Michel MEYNOT et d’Emerance MASSOT. Son père fut Maire durant les premières années de la Monarchie de Juillet.

Il est dit “propriétaire”. De fait, il possède plusieurs maisons dans Donzère : maison n°6 dans la Grand’Rue ; au Faubourg – rue Sarcey de Sutieres, l’immeuble où il avait fait installer une brasserie avec la pièce de terre attenante (actuel lotissement des Erables) ; à l’Enclos, la maison n°39 de la Basse-Bourgade ; au Mouton, une ferme (disparue lors des travaux du Canal) ; aux Béouses, deux fermes dont Saint-Cirgues ; sans compter des terres (Planary, Flachier, …), des vignes (Gresse, …), des landes et des bois (Crozat, Rialles, …). Il est donc considéré à la fois comme un petit industriel local (10 ouvriers employés dans la brasserie en 1846) et un grand propriétaire foncier.

Nommé Maire par le Préfet le 7 septembre 1852 à l’âge de 48 ans, il est élu troisième sur seize parmi les conseillers municipaux, le 19 du même mois. Il est à nouveau nommé le 6 juillet 1855, puis le 1er août 1860 par le Préfet “au nom de l’Empereur” et réélu conseiller municipal le 19 août 1860. Il reste en fonction jusqu’en 1865.

Au cours de ces mandats successifs Louis MEYNOT adresse au nom de la Commune des félicitations à S.M. l’Empereur pour son mariage en 1853, pour la naissance du prince impérial en 1856, pour avoir échappé à un attentat en 1858 et pour avoir passé un traité de commerce avec l’Angleterre en 1860.
Parallèlement, la ligne de chemin de fer se construit et une étude concernant l’implantation de la station (1853) et les conséquences sur les chemins avoisinants (1854) est entreprise. Des travaux d’intérêt local continuent :
– Le bâtiment Mairie-Ecole, occupé depuis le 1er janvier 1852, est réceptionné le 14 août. D’importantes malfaçons sont identifiées : toitures à refaire, …,
– Il est demandé l’abaissement du pont à l’entrée de Donzère (1858-1863-1864),
– La Grand’Rue continue d’être élargie et les façades des maisons sont reculées,
– La crue de 1856 qui ravage les terres, crève les digues, “renverse” le pont de Robinet et isole un temps les îles (appartenant encore à l’Ardèche mais ne pouvant être uniquement ravitaillées que par Donzère), permet de demander une nouvelle fois le rattachement des Iles à notre commune ;
– Organisation de la réception du vice-roi d’Egypte, SAID PACHA, qui débarquant en gare de Donzère pour se rendre à Belle-Eau, met le pays en liesse (février 1863).

La misère continue à Donzère. Pour palier ce problème, Louis MEYNOT crée en décembre 1855 et janvier 1857 des ateliers de travail “pour occuper les malheureux”, et effectue une demande auprès de l’administration forestière pour autoriser aux malheureux de ramasser des feuilles sèches dans les bois communaux (1864).

Il meurt à Donzère le 6 novembre 1884 à l’âge de 80 ans.

11 – Joseph, Léon, Auguste, Jules de FONTAINE de LEGERES Maire du 23 juillet 1865 à juin 1871

Fils de Joseph, Léon, Victor de FONTAINE de LOGERES, maire à la fin de la Monarchie de Juillet, et d’Anne, Joséphine, Félicité GOUDAIL de JAVELIN, Joseph de FONTAINE de LEGERES né à Donzère le 23 décembre 1810. Il épouse, le 6 janvier 1851, Louise, Amélie BONNEFOY, dont il aura deux enfants.

Il est élu conseiller municipal le 23 juillet 1865 et nommé Maire par le Préfet le 18 août 1865. Il est réélu conseiller municipal le 5 septembre 1870 et demeure Maire jusqu’en juin 1871. Lors de sa nomination, il est dit “capitaine de cavalerie en retraite, “officier de la Légion d’Honneur”, puis “propriétaire”. Il n’est donc, de fait, pas grand possesseur. En 1864, il n’arrive qu’au 35e rang des propriétaires de Donzère et une bonne partie de ses terres, aux Iles, n’ont que peu de valeur.

Au cours de ses deux mandats consécutifs, trois projets importants sont menés à terme :
– Transfert de l’Ecole de Filles (qui était au n°44 Basse-Bourgade) au n°77 de la même rue par l’achat d’un immeuble,
– Démolition des remparts sud
– Création d’un champ de foire et de « promenades » – notre actuel Champ de Mars et boulevard des Barris.

Il meurt à Montélimar le 12 août 1890 où il avait fini par élire domicile à la fin de sa vie.

12 – Ferdinand, Aimé, Antoine SARCEY de SUTIERE Maire de Donzère de 1860 à 1878.

Né le 4 juin 1815 à Donzère, Ferdinand, Aimé, Antoine SARCEY de SUTIERE est le fils de Philibert, Aimé, Louis, Claude SARCEY de SUTIERES, Maire de Donzère de 1821 à 1830 ; et de Anne, Christine, Victoire, Mélanie PRADELLE. Il épouse Sophie, Joséphine REYNAUD avec qui il aura 4 enfants.

Il est dit « propriétaire ». De fait, en 1870, il apparait comme le 9e propriétaire foncier de la commune. Il possède au village, le centre de la place de Femoras, au faubourg, la villa Louise et les terrains attenants. Il est également en possession d’un domaine à l’île de Saint-Ferréol ainsi que des terres au dessous du village et au Plan.

Élu conseiller municipal le 19 août 1860, puis le 30 avril 1871, il devient Maire le 24 mai 1871 par 10 voix sur 14. Étant données les vicissitudes de la législation à cette époque, il est nommé par le Préfet le 16 février 1874, puis réélu le 8 octobre 1876. Il demeure donc Maire de 1871 à 1878, soit durant 6 ans et demi.

Durant son mandat plusieurs projets sont menés à bien :
– Construction du lavoir « dans l’angle du champ de foire »
– Acquisition de la maison Pradelle (actuel n°7 de la Basse-Bourgade) pour y installer l’École de Filles en 1871,
– Création de la salle asile (ancêtre de l’École Maternelle) en 1873,
– Démarrage des travaux pour l’alimentation des fontaines publiques (1877),
– Fin du litige avec Pierrelatte au sujet des bois de Javelin (1877) ; il durait depuis le XIIIe siècle.

Il meurt à Donzère le 25 mars 1905 à l’âge de 90 ans.

13 – François, Antoine, Hilarion, Thimoléon MEYNOT Maire de Donzère de 1878 à 1900

Fils de Antoine, Hilarion, Thimoléon MEYNOT, notaire ; et de Madeleine, Virginie RICOU, François MEYNOT est né le 30 décembre 1818 de deux familles fixées à Donzère depuis plusieurs générations. Il épouse Julie, Rosalie, Laure, Valérie AUDOUARD avec qui il aura trois enfants ; dont deux meurent très jeunes.

Comme son père, il exerce le métier de notaire. Il possède au village la maison n°19, Grand’Rue ; aux Roches, une maison, des terres et des bois ; aux Riailles, autre maison et des terres ; au Plan, quelques terres ; au Gresse, des vignes, … Il est donc considéré comme le 21e propriétaire de Donzère. Il fait également construire en 1848 la villa du chemin de Combelonge (actuelle maison de Villepoix) et l’a revend en 1851.

Conseiller municipal le 22 novembre 1874, puis le 6 janvier 1878, il est élu Maire le 21 janvier 1878, puis réélu en 1881, 1884, 1888, 1892 et 1896 à une très forte majorité, quand ce n’est pas à l’unanimité. Il remplit donc au total 6 mandats consécutifs.

Au cours de ces 22 années à la tête de la commune, François MEYNOT participe à la modernisation de la commune. Dans le domaine postal, il crée un bureau télégraphique en 1879, installe un bureau des postes et télégraphe en 1883 et déploie le réseau téléphonique en 1900. Il organise également l’éclairage public au pétrole en 1900.

Il meurt à Donzère à l’âge de 83 ans le 23 février 1901.

14 – Joseph, Augustin BOISSE Maire de Donzère de 1900 à 1918

Issu d’une lignée de « tisserands de toile », il est né le 3 octobre 1837 de Louis, Joseph BOISSE et de Marie, Adélaïde, Hélène CHAMPION. Il épouse à Douai [en ???] Pulchérie CLAISSE.

Joseph BOISSE est chef d’escadron de gendarmerie à Digne, officier de la Légion d’Honneur, lorsqu’il prend sa retraite et revient habite Donzère en 1893. Il est âgé de 62 ans lors de son premier mandat.

Conseiller municipal le 6 mai 1900, il est élu Maire le 20 mai (par 10 voix sur 15). Son premier geste en tant que Maire, et d’adresser à Emile Loubet, Président de la République, les vœux d’une municipalité “républicaine”. Réélu en 1903, 1904, 1908 et 1912, il donne sa démission en 1918, à cause de son âge et de sa santé. Il ne sera cependant remplacé qu’en 1919.

Au début de son premier mandat, en février 1901, la Commune hérite d’Adolphe MEYNOT un legs important : de l’argent, un immeuble sis à quelque distance de la Mairie pour en faire un asile de vieillards et une prairie au sud de la Mairie pour la faire traverser par une avenue menant à la gare et y organiser un jardin pour les élèves de l’École de Garçons afin de “leur apprendre l’agriculture et le travail”, …). Ce don entraine des études et des travaux qui ne furent achevés qu’en 1906 (en particulier la construction de l’escalier monumental). Quant au jardin scolaire, il ne put jamais être réalisé. En remerciement, la Commune commande le portrait de son bienfaiteur à un jeune peintre donzérois, Loÿs PRAT.

De cette époque, datent l’installation de l’éclairage électrique public (1904-1906), le réaménagement du cimetière (1905), la démolition des remparts sud-ouest (1906), l’installation du téléphone (1907), un projet de construction d’une gendarmerie (1912) et des travaux de recherches d’eau.

Il meurt à Donzère le 10 avril 1923.

15 – Fernand, Paul, Augustin BOISSE Maire de Donzère de 1919 à 1935

Fernand BOISSE est né à Douai le 26 janvier 1868 de Joseph Augustin BOISSE et Pulchérie CLAISSE et épouse en [ ???] Anne, Marie, Louise ARGOUD.

C’est un militaire retraité comme son père, puisqu’en ancien chef d’escadron de cavalerie, officier de la Légion d’Honneur.

Elu au Conseil municipal le 30 novembre 1919, au premier tour du scrutin, il devient Maire le 10 décembre par 15 voix sur 16, à 51 ans, remplaçant ainsi son père Joseph, Augustin BOISSE. Battu aux élections de 1925, il est réélu pour un nouveau mandat le 19 mai 1929, mandat qui durera jusqu’en mai 1935.

Cette période d’immédiate après-guerre n’est pas caractérisée par de grandes réalisations, mais par plusieurs éléments d’amélioration ou d’entretien de la commune.

Premier mandat :
– Érection du Monument aux Morts (1921),
– Éclairage électrique de la Mairie (1920),
– Réfection de la façade de l’église (1920),
– Équipement des Écoles (laboratoires, préau à l’École de garçons, …) (1923),
– Recherches d’eau (1922-1924)

Deuxième mandat :
– Achat d’un pont à bascule (1930),
– Réparation de l’église (1931),
– Réparations liées aux dégâts causés par une inondation de la Berre (1933),
– Électrification des campagnes (1931),
– Construction d’un groupe scolaire afin de mettre la gendarmerie dans le local de l’École des filles (1935), mais l’architecte départemental déclare « l’immeuble pourri »,
– Donzère est représentée à l’Assemblée Générale constitutive de la C.N.R (1932).

Il décède à Donzère le 27 février 1942 à l’âge de 74 ans.

16 – Jean-Baptiste LAMBERT Maire de Donzère de 1925 à 1940

Jean-Baptiste LAMBERT est né à Donzère le 24 mai 1864. Il est le fils de Jean, Joseph LAMBERT, ouvrier cordonnier et de Julie, Sophie LAMBERT. Il épouse Félicie MOURZELAS de Chateauneuf-du-Rhône avec qui il aura un fils.

Lors de son élection, il est instituteur honoraire. Après avoir enseigné à Saint-Marcel-les-Valence, Saulce, Chabeuil et Manthes, il revient à Donzère au moment de sa retraite. Il continue jusqu’à la fin de sa vie à s’intéresser à l’Ecole, participant aux fêtes et créant peu avant sa mort, des prix pour les meilleurs lauréats au Certificat d’Etudes.

Il est conseillé municipal le 3 mai 1925. Lors de l’élection du Maire, le 17 mai, Louis LAURENT est élu au premier tour de scrutin ; mais il démissionne immédiatement. Jean-Baptiste LAMBERT est élu au deuxième tour par 14 voix sur 15. Il est alors âgé de 61 ans. Il n’accomplit qu’un seul mandat (4 ans). En effet, réélu Maire le 19 mai 1935, il refuse tout de suite le poste pour raison de santé, mais accepte de demeurer adjoint. A ce titre, il assume les fonctions de Maire de septembre 1939 à juin 1940, pendant la mobilisation du Maire (Simon GILLES), puis quelques temps après la démission de celui-ci.

Au cours de son mandat sont organisés la fête de l’historien Jules FERRAND et le centenaire de la naissance du peintre CLEMENT (1927). Il crée également une subdivision des sapeurs-pompiers (15 à 25 hommes) en 1927. De plus, il porte à terme les projets suivants entre 1928 et 1929 :
– Électrification des campagnes,
– Consolidation de la couverture de la chapelle des Pénitents,
– Installation de nouvelles bornes-fontaines.

Il décède dans sa maison de la rue de l’Argentière, le 8 juillet 1957, à l’âge de 93 ans.

17 – Simon, Cyprien, Auguste GILLES Maire en 1919.

Simon GILLES est né à Saint-Montan (Ardèche) le 8 mars 1901. Il est le fils d’Auguste, Simon, Fréderic GILLES et de Louise, Isabelle ARMAND qui sont venus s’installer à la Laurence, à Donzère, alors que leur fils n’est âgé que de trois ans. Il épouse Eugénie, Marie, Louise RIEU de la Roussette le 23 février 1924 avec qui il aura deux fils.

Il est propriétaire exploitant sur la ferme de la Laurence et fermier à la Roussette.

Élu une première fois conseiller municipal le 7 décembre 1919, il est réélu le 5 mai 1935. Au premier tour de scrutin pour l’élection du Maire, le 19 mai, Jean-Baptiste LAMBERT est élu, mais donne sa démission. C’est donc Simon, Cyprien, Auguste GILLES qui est élu au second tour. Mobilisé en 1939, il est remplacé dans ses fonctions de Maire par l’adjoint Jean-Baptiste LAMBERT. Il reprend son poste en 1940 et donne sa démission en 1941, tout en continuant à demeurer au Conseil municipal jusqu’à la dissolution de celui-ci le 2 janvier 1942.

Le début de son mandat est marqué par des inondations du Rhône (décembre 1935) ; aussi achète-t-on une barque « pour parer à toute éventualité ». On envisage des projets tels que la construction d’un groupe scolaire, adduction à l’eau. Une motopompe à incendie moderne est également acquise.

Il meurt à Donzère le 1er décembre 1981.

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Depuis l’an VIII (1800) jusqu’en janvier 1942, ce sont ainsi 17 maires qui se sont succédé à Donzère, désignés plus ou moins libéralement, issus de milieux sociaux différents, essayant, avec plus ou moins de bonheur, de faire face aux problèmes qui se posaient dans cette commune de l’an 1 200 à 1 849 habitants, sise dans la grande voie naturelle du Couloir rhodanien et, bien entendu, soumise aux grands évènements nationaux.

Odette PELOUX