Les historiens de Donzère

UN APERÇU DE CEUX QUI ONT ÉCRIT SUR L’HISTOIRE DE DONZÈRE

Assez souvent, des lecteurs des « Recherches donzéroises », des visiteurs du Musée ou des participants aux visites guidées nous demandent les références d’ouvrages traitant de l’histoire de Donzère. Voici un aperçu d’auteurs, historiens ou non, ayant traité le sujet.
Une large part de cet article est tirée de pages écrites par André Jullien et J. Coste, éditées par les « Amis du Tricastin » en 1933. Les lecteurs pourront trouver ici des réponses à leur demande. Il paraît important de souligner que certains de ces ouvrages originaux, devenus introuvables, peuvent être consultés au Musée. D’autre part, plusieurs d’entre eux ont fait l’objet de réimpressions et peuvent être encore découverts en librairie ou chez les bouquinistes.

L’ABBÉ VINCENT
Originaire de St Jean en Royans où il était né en 1813, l’Abbé Vincent était curé de La Vache, localité dont le nom est quasi oublié et qui se trouve proche d’Étoile sur Rhône. Il peur être considéré comme le premier historien local car ses recherches dans les archives pendant une trentaine d’années, avec les moyens de l’époque, l’ont conduit à publier des monographies sur des communes drômoises. Ces notices sont d’abord parues dans le « Courrier de la Drôme » puis elles ont été éditées séparément. La « Notice historique sur Donzère » qui compte une cinquantaine de pages est parue en 1857, imprimée chez Marc Aurel à Valence. Elle est bien rédigée. Certes elle comporte quelques inexactitudes car à l’époque l’abbé Vincent n’avait pas accès à certaines sources d’informations. Elle est marquée par le fait que son auteur est un ecclésiastique d’où quelques propos peu objectifs concernant l’époque des guerres de religion. Cependant il demeure un témoin important de son époque comme le montrent les dernières lignes de sa notice sur Donzère :
« On ne saurait le nier, depuis la création du chemin de fer, l’activité, le bruit et le mouvement tendent à se déplacer. Les avantages que la population tirait de la route Impériale se sont évanouis, sans compensation pour les habitants du faubourg. Donzère semble être abandonné à ses propres forces pour vivre et prospérer ; mais dans cette lutte des intérêts, il ne succombera point s’il sait mettre à profit les nombreux éléments de vitalité qu’il doit à la fécondité de son territoire ».

ANDRÉ LACROIX
Né en 1824 à Hauterives, il fut dans un premier temps instituteur puis, ensuite, rédacteur en chef du « Courrier de la Drôme ». Nommé en 1860 conservateur des archives départementales, il va occuper ce poste jusqu’en 1909, effectuant un travail considérable de classement. Il rédigera l’inventaire des archives civiles départementales, ainsi que l’inventaire des archives antérieures à 1790 de toutes les communes du département.
Ces travaux de recherche conduisirent cet érudit à faire publier, comme l’abbé Vincent, des monographies communales groupées par arrondissements.
Huit volumes sont consacrés à l’arrondissement de Montélimar : leur parution s’échelonne entre 1868 et 1893.
Les 128 pages consacrées à Donzère sont parues en 1873, imprimées par Combier et Nivoche à Valence. Le « Journal de Montélimar » publia aussi cette Notice sous forme de feuilleton en 1873 et 1874. Enfin la famille Meynot de Donzère finança un tirage à part, effectué par l’imprimerie de ce journal.
Une réimpression de la partie de « L’arrondissement de Montélimar » consacrée à Donzère (de la page 239 à la page 368) a été faite il y a quelques années par Alain Chantemerle à Nyons.
En 1990 l’éditeur nîmois C. Lacour a procédé à la réimpression de ce texte.
L’oeuvre d’André Lacroix, ami de Félix Clément, fait autorité en matière d’histoire locale.

L’ABBÉ FILLET
Originaire de Saint Laurent en Royans où il était né en 1840, l’abbé Fillet fut pendant plusieurs années vicaire et curé de Grignan.
Il est l’auteur d’une étude intitulée « Donzère religieux » qui parut en 1882 dans le « Bulletin d’histoire ecclésiastique et d’archéologie religieuse des diocèses de Valence, Digne, Gap, Grenoble et Viviers ». Un tirage à part fut effectué par l’Imprimerie Hoffmann à Montbéliard.
Cette brochure de 37 pages complète les ouvrages de ses prédécesseurs car l’auteur a pu exploiter les archives paroissiales. Il aborde successivement l’histoire de l’abbaye de Donzère, monastère puis prieuré, les églises paroissiales et chapelles, les confréries, les institutions hospitalières et charitables, etc …

JULES FERRAND
Jules Ferrand occupe une place prépondérante dans la lignée des historiens locaux. Prénommé Alexis, Jules, Démocrite, il est né le 24 septembre 1813 à Donzère dans une maison de la Grande Rue qui porte actuellement une plaque commémorative. Il était le fils aîné de Joseph, militaire, originaire de
Roussas et de Marie-Christine Bonnefond issue d’une ancienne famille donzéroise. Parallèlement à des études de droit à Grenoble, il s’adonne déjà à l’écriture (poèmes, tragédie). Employé dans l’étude d’avoué du père d’Émile Augier, c’est certainement sous l’influence de cet auteur de pièces de théâtre
à succès qu’il va définitivement se tourner vers l’écriture. Journaliste, il est pendant quelques temps directeur d’un journal local à Bourges, mais il a du mal à se faire connaître. Il collabore pour la rédaction d’une « Histoire de la révolution française » en cinq volumes puis il seconde Adolphe Joanne pour « L’itinéraire de Lyon à la Méditerranée » paru en 1862. Ses poèmes sont réunis en 1878 dans un ouvrage intitulé « Rimes à temps perdu », puis il publie un conte espagnol en vers « Le mariage de Don Juan » (1883).
Bien qu’installé à Paris, Jules Ferrand reste très attaché à son village natal, y faisant de fréquents séjours. C’est au cours de ceux-ci qu’il va entreprendre des recherches très poussées dans les archives qui vont lui permettre d’écrire son « Histoire de la Principauté de Donzère ».
Il s’agit de l’ouvrage de référence pour qui veut connaître l’histoire de Donzère jusqu’au Premier Empire. Il a été réédité en 2003 dans la collection
« Monographies des villes et villages de France », direction M.-G. Micberth.
Jules Ferrand est décédé à Paris le 16 juillet 1891.

MARIE BOMPARD
Marie, Joseph, Valentin Bompard est né à Saint Maurice (Drôme) le 18 août 1854. Fils d’instituteur, il suivit la même voie que son père et devint directeur de l’école de Donzère le 1er septembre 1877. En 1900 il fut nommé à la direction de l’école de Nyons, puis il revint à Donzère lors de sa mise à la retraite en janvier 1911. Il ne pu jouir longtemps de celle-ci puisqu’il mourut le 6 juin de la même année.
Passionné par l’histoire de Donzère, il procéda à de patientes recherches dans les archives et s’attacha plus particulièrement à explorer les grottes des falaises dominant le Rhône. Vers 1890 il rédigea une monographie intitulée « Donzère, Terre et Gens » dont l’association possède le manuscrit. Celui-ci retrace l’histoire de Donzère jusqu’au XVIIème siècle. L’auteur avait formulé le
projet de poursuivre ce travail d’écriture mais malheureusement il n’a pu le faire avant sa disparition.
Cette monographie n’a pas été publiée dans son intégralité mais quelques uns de ses anciens élèves ont eu l’initiative d’en faire éditer les principaux passages sous le titre « Donzère : Pages d’histoire » par les Ets Ayzac, Nyons et Pierrelatte, 1933. Ce livre présente aussi l’avantage de ne pas se limiter à
l’année 1610 comme dans le manuscrit initial. En effet ceux qui ont été à l’initiative de cette publication ont pu, grâce aux notes laissées par Marie Bompard, en poursuivre la rédaction jusqu’au début du XXème siècle.

FRANCK THIRIET
Franck Thiriet est parfois cité lorsqu’il est question d’ouvrages traitant de l’histoire de Donzère. Il est en effet l’auteur du livre « Les avatars de Dunsaer : chronique séculaire dure et tendre du pays du nougat », éditions E&R, Valence 1999. Il y retrace l’histoire de Donzère sur un ton humoristique en se référant aux différents ouvrages qui viennent d’être cités et après avoir rencontré de nombreux donzérois qui lui ont apporté ce qu’ils connaissaient de ce bourg de la Drôme provençale.Il est l’auteur d’une étude intitulée « Donzère religieux » qui parut en 1882 dans le « Bulletin d’histoire ecclésiastique et d’archéologie religieuse des diocèses de Valence, Digne, Gap, Grenoble et Viviers ». Un tirage à part fut effectué par l’Imprimerie Hoffmann à Montbéliard.
Cette brochure de 37 pages complète les ouvrages de ses prédécesseurs car l’auteur a pu exploiter les archives paroissiales. Il aborde successivement l’histoire de l’abbaye de Donzère, monastère puis prieuré, les églises paroissiales et chapelles, les confréries, les institutions hospitalières et charitables, etc …

En résumé, le passé de Donzère, au demeurant fort riche, a été étudié et a fait l’objet de différents ouvrages et publications auxquels l’amateur d’histoire locale peut se référer. Notre association « Les Amis du vieux Donzère » peut, comme cela a été dit, mettre gracieusement à sa disposition ceux qu’elle possède dans sa bibliothèque.

Article de Jean-Claude Guiraud, publié dans “Recherches Donzéroises” n°39, 2013.

UN APERÇU DE CEUX QUI ONT ÉCRIT SUR L’HISTOIRE DE DONZÈREAssez souvent, des lecteurs des « Recherches donzéroises »,…

Pubblicato da Les amis du vieux donzere – AVD su Mercoledì 6 maggio 2020